
L'Organisation Mondiale de Sécurité Anti-Corruption et Criminalité (OMSAC) félicite et soutient pleinement l'action menée par le collectif Restitution Afrique (RAF), dirigé par le célèbre lanceur d'alerte Jean-Jacques Lumumba. Ce collectif, composé de onze ONG implantées dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest ainsi qu'en France, a déposé plainte contre l'industriel Vincent Bolloré et son groupe pour des soupçons de recel et de blanchiment liés à des concessions portuaires obtenues dans des conditions controversées.
Cette initiative courageuse marque un tournant décisif dans la lutte contre la corruption et les pratiques économiques douteuses perpétrées par certaines multinationales en Afrique. L'OMSAC, qui s'engage activement dans l'analyse et la dénonciation des business illégitimes menés par divers hommes d'affaires et industriels étrangers sur le continent africain, voit dans cette démarche une avancée majeure vers une gouvernance plus équitable et responsable.
Une Plainte Historique Contre un Géant Industriel
Le 18 mars 2025, le collectif RAF a saisi le Parquet National Financier (PNF) à Paris, demandant la restitution des fonds issus d'activités jugées illicites commises par Bolloré SE, Vincent Bolloré et Cyrille Bolloré. Cette plainte vise à mettre en lumière les pratiques opaques qui ont entouré l'octroi de concessions portuaires dans des pays comme le Togo, la Guinée, le Ghana, le Cameroun et la Côte d'Ivoire.
Le groupe Bolloré, déjà sous le coup d'une procédure judiciaire, avait conclu une convention judiciaire d'intérêt public (CJIP) en 2021, l'amenant à verser 12 millions d'euros pour mettre fin à une décennie d'accusations de corruption au Togo. Toutefois, le Parquet National Financier a récemment demandé un procès contre Vincent Bolloré, renforçant ainsi la nécessité d'une vigilance accrue sur ses opérations en Afrique.
Un Modèle Innovant de Restitution des Biens Mal Acquis
L'objectif de cette plainte ne se limite pas à la dénonciation de faits répréhensibles : les ONG impliquées dans le collectif RAF militent pour la mise en place d'un mécanisme de "biens mal acquis inversés". Ce dispositif, que l'OMSAC approuve et promeut à travers le monde, notamment en Afrique, est rendu possible par une loi française adoptée en 2021. Il permettrait aux populations africaines de récupérer les fonds détournés au détriment de leurs économies locales. Une telle mesure constituerait une avancée majeure en matière de justice économique et de réparation des préjudices causés par la corruption et l'exploitation abusive des ressources africaines.
Un Appel à la Mobilisation des Lanceurs d’Alerte
L'OMSAC exhorte tous les lanceurs d’alerte, les organisations de la société civile et les institutions engagées contre la corruption à travers le monde à soutenir cette initiative exemplaire. L’affaire Bolloré n’est qu’un des nombreux cas où des intérêts privés prédominent au détriment du développement durable et de l’autonomie économique des nations africaines. La mobilisation collective et la dénonciation publique sont des outils essentiels pour contrer ces abus et garantir un avenir fondé sur l'intégrité et la justice économique.
À travers son Département d’Intégrité et d’Investigations, l’OMSAC continuera de surveiller de près les pratiques douteuses d’entreprises étrangères en Afrique et d’accompagner les initiatives visant à instaurer une transparence totale dans les transactions économiques internationales.
L’heure est venue de mettre un terme aux systèmes de prédation économique qui entravent le développement du continent africain. Ensemble, poursuivons la lutte pour une justice économique globale et un respect absolu des principes de bonne gouvernance.
Abus et Affaires de Justice Concernant Vincent Bolloré

Vincent Bolloré avec le président ivoirien Laurent Gbagbo à Abidjan en 2008 - Issouf Sanogo
Vincent Bolloré et son groupe ont été impliqués dans plusieurs affaires judiciaires liées à des pratiques contestables en Afrique, notamment :
- Corruption et Obtention Frauduleuse de Concessions :
Le groupe Bolloré a été accusé d’avoir usé de pratiques corruptives pour obtenir des concessions portuaires dans plusieurs pays africains, notamment au Togo et en Guinée.
- Enquête et Convention Judiciaire d’Intérêt Public (CJIP) :
En 2021, Bolloré SE a conclu une CJIP avec le Parquet National Financier (PNF) et a versé 12 millions d’euros pour échapper à des poursuites pour corruption au Togo.
- Procédure Judiciaire en Cours :
En juin 2024, le PNF a demandé un procès contre Vincent Bolloré pour corruption et abus d’influence en lien avec ses activités en Afrique de l’Ouest. La décision finale appartient désormais au juge d’instruction.
- Contrôle sur les Médias et Influence Politique :
Bolloré est régulièrement critiqué pour son emprise sur plusieurs médias français, ce qui lui permet d’influencer l’opinion publique et d’orienter les discours en faveur de ses intérêts économiques et politiques.
- Impact sur les Économies Locales Africaines :
De nombreuses voix dénoncent l’exploitation abusive des ressources et des infrastructures africaines par le groupe Bolloré, au détriment du développement des économies locales et des intérêts des populations.
Face à ces abus, le Département de l'Intégrité et d'Investigations de l'OMSAC a inscrit en 2022 Vincent Bolloré et son groupe sur la liste noire "The Blacklist" des prédateurs des richesses africaines. Il ne ménage aucun effort pour lancer des alertes contre eux et engager des actions judiciaires.
Département Intégrité & Investigations de l'OMSAC
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