
Au cours du premier trimestre 2025, plusieurs rapports et études ont mis en lumière une augmentation préoccupante du racisme en Europe, touchant divers pays à des degrés variables. Cette montée des discriminations et des discours haineux est particulièrement marquée dans certains États, où l’influence de mouvements politiques d’extrême droite a contribué à une détérioration du climat social.
État des lieux par pays
Italie
Un rapport de la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI) a mis en avant une prolifération des discours de haine en Italie, notamment depuis l’arrivée au pouvoir de Giorgia Meloni et de son parti Fratelli d’Italia. Les forces de l’ordre ont été accusées de discriminations raciales envers les Roms et les personnes d’ascendance africaine, tandis que les autorités sont critiquées pour leur passivité face à la xénophobie grandissante.
Espagne
Une étude menée par l’Université de Gérone et la Fondation Bofill a révélé que le racisme institutionnel contribue directement à l’abandon scolaire prématuré des populations issues de l’immigration et des communautés gitanes. La ségrégation scolaire et l’inadaptation des politiques éducatives sont des facteurs clés de cette discrimination structurelle.
Allemagne
Selon l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA), 65 % des personnes noires en Allemagne ont déclaré avoir été victimes de discrimination au cours des 12 derniers mois. Ce chiffre a presque doublé depuis 2016, illustrant une intensification des actes racistes et des discriminations au quotidien.
France
Une enquête de l’Insee a révélé que les descendants d’immigrés en France ressentent autant de discriminations que leurs parents, malgré une amélioration de leur situation socio-économique. Un quart des immigrés et de leurs descendants déclarent avoir vécu des discriminations au cours des cinq dernières années, un phénomène particulièrement marqué pour les populations d’origine extra-européenne.
Autriche
La campagne législative en Autriche a été dominée par des discours anti-immigration, avec une montée en puissance du Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ), qui a promis des mesures drastiques contre les demandeurs d’asile. Cette rhétorique nationaliste a alimenté une hostilité croissante envers les populations étrangères.
La montée en puissance de l’extrême droite en Europe
En Europe, plusieurs pays sont actuellement gouvernés par des partis d'extrême droite ou incluent de tels partis dans leurs coalitions gouvernementales. Voici un aperçu des principaux pays concernés :
Italie
Giorgia Meloni, à la tête du parti Fratelli d’Italia, gouverne avec la Ligue de Matteo Salvini et Forza Italia. Son gouvernement est critiqué pour son traitement des minorités et sa politique migratoire restrictive.
Hongrie
Le Premier ministre Viktor Orbán, au pouvoir depuis 2010 avec le parti nationaliste Fidesz, applique des politiques ouvertement anti-immigration et conservatrices, renforçant les tensions raciales et sociales.
Pays-Bas
Le Parti pour la liberté (PVV) de Geert Wilders a remporté une victoire majeure en novembre 2023. Bien que Wilders ait dû renoncer au poste de Premier ministre, son parti exerce une influence déterminante sur la coalition gouvernementale.
Slovaquie
Le Parti national slovaque (SNS) fait partie de la coalition au pouvoir sous la direction de Robert Fico, dont le gouvernement a adopté une posture nationaliste et conservatrice.
Finlande
Le Parti des Finlandais, connu pour ses positions anti-immigration, est membre de la coalition gouvernementale dirigée par Petteri Orpo depuis 2023.
Suède
Les Démocrates de Suède (SD), bien qu’ils ne détiennent pas de postes ministériels, influencent fortement les décisions gouvernementales, notamment en matière d’immigration et de politique sécuritaire.
Allemagne
L’Alternative für Deutschland (AfD) a doublé son score électoral en février 2025, devenant le deuxième parti du Bundestag. Toutefois, il reste exclu des coalitions gouvernementales en raison de sa rhétorique radicale.
Conclusion
La montée du racisme en Europe, corrélée à l’influence croissante de l’extrême droite dans plusieurs pays, constitue une menace pour la cohésion sociale et les valeurs démocratiques. Les politiques xénophobes et nationalistes, ainsi que la normalisation des discours de haine, nécessitent une vigilance accrue et des actions concertées pour protéger les droits fondamentaux des minorités.
Le Département de l’Intégrité et d’Investigation de l’OMSAC continuera à surveiller cette évolution et à recommander des mesures pour lutter contre ces tendances préoccupantes.
Département Intégrité & Investigations de l'OMSAC
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