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Sommet du Mercosur : Une division marquée autour du traité commercial avec l'Union européenne

Alors que les dirigeants des pays membres du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay et Bolivie) se réunissent à Montevideo les 5 et 6 décembre, le traité commercial avec l’Union européenne (UE), en discussion depuis plus de vingt ans, constitue un enjeu clé et une source de profondes divisions au sein du bloc sud-américain.


Ce sommet pourrait marquer un tournant, alors que certains pays affichent leur volonté de conclure rapidement l’accord, tandis que d’autres émettent des réserves ou envisagent des stratégies alternatives.


Le Brésil : Une volonté pressante de conclusion

Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a affirmé sa détermination à finaliser l’accord avec l’UE avant la fin de l’année. « Je veux signer cet accord parce que nous en discutons depuis vingt-deux ans », a déclaré Lula. Cette ambition résulte à la fois de l’importance du marché européen pour les exportations brésiliennes et de la volonté de renforcer le rôle du Mercosur sur la scène internationale.


Cependant, cette posture suscite des tensions, notamment après les réactions à une annonce du PDG de Carrefour, Alexandre Bompard, selon laquelle la chaîne éviterait de vendre de la viande provenant du Mercosur en France. Cette déclaration, perçue comme protectionniste, a provoqué une levée de boucliers au Brésil, où des appels au boycott des produits français ont émergé. À cet égard, Lula a rappelé que la décision finale appartient à la Commission européenne et non à la France, réaffirmant son intention de surmonter ces obstacles diplomatiques.


L'Argentine : Des doutes et des alternatives

En Argentine, le président Javier Milei adopte une approche nettement différente. Critique vis-à-vis du Mercosur qu’il juge inefficace, il envisage de s’éloigner de l’accord avec l’UE pour explorer des traités bilatéraux, notamment avec les États-Unis, dans une tentative de renforcer l’économie argentine. Selon ses proches, « le Mercosur ne fonctionne pas pour ce pour quoi il a été créé ». Cette position pourrait mettre en péril l’unité du bloc, car une telle initiative exigerait une révision des clauses existantes qui prévoient une consultation entre les membres avant toute négociation bilatérale.


Par ailleurs, l’Argentine explore des opportunités avec la Chine, un partenaire économique stratégique. Lors du sommet du G20, Javier Milei et Xi Jinping ont discuté d’une intensification des relations commerciales entre leurs deux pays, une piste qui pourrait redéfinir les priorités économiques de Buenos Aires.


Les autres membres : Des approches divergentes

  • L’Uruguay se distingue par son pragmatisme. Le pays milite depuis plusieurs années pour une plus grande flexibilité dans les accords bilatéraux, soulignant que l’actuelle rigidité du Mercosur limite ses ambitions commerciales.

  • Le Paraguay demeure favorable à un accord global, voyant en celui-ci une opportunité d’accroître ses exportations agricoles, notamment vers l’Europe.

  • La Bolivie, encore en cours d’intégration officielle au Mercosur, adopte une position attentiste mais soutient généralement les initiatives qui renforcent la coopération régionale.


Une équation complexe à résoudre

Le sommet du Mercosur met en lumière les tensions entre des visions divergentes sur l’avenir du bloc sud-américain. Si le Brésil, moteur économique régional, pousse pour une conclusion rapide de l’accord avec l’UE, l’Argentine préconise une voie plus individualiste. Ces divergences révèlent non seulement des priorités économiques différentes, mais aussi des ambitions politiques qui risquent de remettre en question l’unité du Mercosur.

Avec des enjeux économiques, environnementaux et diplomatiques en toile de fond, l’issue de ce sommet sera décisive pour l’avenir de la coopération sud-américaine et pour la place du Mercosur sur la scène mondiale.


Département presse & médias de l'OMSAC



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